Grexit le jour d’après, ou la déferlante cartes bancaires
Alors que les risques d’un Grexit semblent s’éloigner, l’on assiste à un phénomène étrange en Grèce, puisque le nombre de cartes bancaires classiques, ainsi que les cartes bancaires prépayées a littéralement explosé au mois de juillet 2015. L’épisode du Grexit aura tenu en haleine de nombreux mois les citoyens européens, tandis que les Grecs subissaient les affres d’un système bancaire fermé temporairement, un temporaire qui aura tout de même duré de nombreuses semaines. Le cas de la Grèce dans l’union européenne est symptomatique d’un changement de mentalité dans la manière de consommer les services bancaires.
Grexit 1 million de cartes bancaires délivrées en juillet 2015 en Grèce
L’explosion des souscriptions à une carte bancaire traditionnelle ou une carte bleue rechargeable constitue une véritable révolution, surtout lorsque l’on connaît un tant soit peu le système économique grec. Un système ou l’argent liquide règne en maître, et dont le marché noir ne représente pas moins de 25 % de l’économie. Inutile de dire qu’en Grèce si le Dieu des dieux est bien Zeus, le roi des rois est le cash. 115, ce seul chiffre permet de se faire une idée du montant des transactions bancaires en Grèce par rapport à celles effectuées en France. Ce qui représente en termes de transaction bancaire environ 78 millions d’euros, contre 9 milliards en France.
La carte bleue prépayée, cheval de Troie pour contrer la limitation des retraits
Bien que les banques soient de nouveau ouvertes en Grèce, les limitations sur les retraits de liquide aux distributeurs automatiques d’argent restent plafonnées à 420 €. Lors des négociations entre le Parlement Européen menées par le couple franco-allemand. Angela Merkel et François Hollande, le premier ministre grec Alexis Tsipras, et la BCE. Les banques grecques durent limiter les retraits d’argent à 60 € par jour et par personne. Une situation mal vécue par de nombreux grecs, et qui d’après l’agence Bloomberg, aurait poussé près d’un million de personnes en Grèce à s’équiper avec une carte bancaire classique, ou une carte bancaire prépayée.
+ 135 % de règlements par terminaux de paiement électronique
Au-delà de l’aspect économique et surtout fiscal du Grexit. Puisque les commerçants ne pourront plus se mesurer dans la discipline olympique du contournement de la TVA. Avec un record édifiant de 6 % du total des règlements effectués par des terminaux de paiement électronique… Ce qui a poussé les commerçants à s’équiper en masse en lecteur de carte de crédit, ce qui devrait ainsi permettre à l’état Hellène d’affaiblir le marché noir, mais aussi assainir une économie dévastée, en créant des conditions pour une meilleure collecte de l’impôt via la TVA. Les effets ne se sont pas fait 
attendre, puisque l’on a assisté à un impressionnant boom des paiements par carte de crédit de plus 135 % durant le seul mois de juillet. Un phénomène prévisible puisque les paiements par carte bancaire ne sont pas soumis au plafond fixé afin de maintenir en vie les banques grecques. Dès lors la carte bancaire prépayée, constitue un excellent moyen de contourner la limitation de 420 € par jour, puisqu’il est possible de la créditer avec une carte différente, et ainsi répartir son argent sur plusieurs cartes bancaires rechargeables.
Sans doutes que cette adaptation grecque aux contraintes locales donneront des idées pour ceux qui se retrouvent coincer avec la nouvelle législation qui interdit le paiement en espèces chez les commerçants au dessus de 1000 euros 😉
